Bouchra, boxer la vie !

Coopérer pour accompagner

Bouchra a quitté le Maroc à 20 ans pour suivre son mari en Italie : presqu’une vie consacrée à ses 3 enfants nés dans un petit village près de Florence. Quand il a fallu quitter son pays d’adoption pour la France, afin que ses enfants puissent intégrer l’université en ville, ce fut un arrachement pour Bouchra.

« Il me fallait travailler, sortir de chez moi, apprendre le français, ne pas m’isoler. »

Pendant près de 4 ans, elle fut agent d’entretien dans un grand cinéma bordelais quand le Covid toucha de plein fouet son emploi. Un confinement en famille, propice à l’arrivée d’un petit dernier, fut une issue plutôt heureuse à la pandémie !

Aussitôt après sa grossesse, l’active Bouchra signe un contrat de formation avec le Centre social du Grand Parc et s’inscrit pour une somme modique à la boxe. Une expérimentation initiée par le Boxing Club Alamele en partenariat avec la Maison du Département des solidarités du quartier, la Direction des sports du Département et le Comité départemental olympique et sportif (CDOS), financée par l’Appel à initiatives locales de développement social (AILDS) du Département, à hauteur de 6 000 euros.

D’un côté, Véronique Durand, chargée d’insertion au Pôle territorial de Bordeaux, de l’autre Karim Harrouche, directeur du Club, et en commun : une volonté de rendre accessible le sport pour toutes et tous, dans un but d’insertion, de lutte contre la sédentarité et l’isolement, pour renforcer le bien‑être physique et psychique des habitants, hommes ou femmes, en situation de vulnérabilités sociale ou professionnelle.

Faire sauter les freins

« Parfois c’est dur… Mon mari et mes enfants m’encouragent. Je fais de l’hypertension et suis en surpoids. J’ai besoin d’être en bonne santé pour retravailler. Dans mon travail, on se lève tôt, il faut avoir une bonne condition physique. La boxe est un entraînement vers cet objectif. Ça me rassure et me donne confiance en moi. »

C’est grâce à l’assistante sociale de la Maison du Département des Solidarités qu’elle a eu connaissance de cette activité où elle a rencontré d’autres femmes du quartier :

« J’ai de nouvelles copines et on rigole bien ! » dit‑elle en remuant ses gants de boxe.

La chargée d’insertion, qui connaît chacune d’entre elles, précise :

« Beaucoup de personnes ont des freins sociaux ou professionnels avec des problèmes de santé chroniques. Au-delà des conseils en orientation professionnelle, en formation et des aides au financement, nous engageons avec ces femmes, une vraie démarche d’accompagnement social. La dynamique du groupe nourrit leur motivation et des valeurs communes. Elles se sentent capables, se sentent bien et prennent du plaisir ensemble. »

Sérotonine et endorphine pour une meilleure intégration sociale.