À Noaillan, en Sud-Gironde, Catherine Bout est éleveuse de chèvres. Productrice d’une belle variété de fromages, elle propose aussi, sur rendez-vous, des animations à l’attention des familles. Les enfants sont initiés à l’art de donner le biberon aux chevreaux et à un certain art de vivre dans une exploitation à taille humaine.
Catherine Bout vient de lâcher une douzaine de chevreaux affamés. En face des enfants, armés de biberons, sont bien décidés à calmer leur appétit. Trois autres bébés chèvres sont restées sagement auprès de leur maman, préférant leur lait. L’animation qui a été organisée à la Chèvrerie de la Môle, à Noaillan, rencontre un vif succès. L’éleveuse a eu raison d’organiser ces temps tout pleins de tendresse via Facebook.
Avec un master de biologie et écologie, Catherine s’est spécialisée dans l’étude des mammifères sauvages avant d’intégrer un bureau d’impact environnemental en Gironde. La passion de l’agriculture, héritée de ses parents qui tenaient un centre équestre dans le Limousin, la rattrape bientôt. Elle s’installe alors dans une chèvrerie de Noaillan dont les propriétaires sont sur le départ.
Avec 43 chèvres, 15 chevreaux, quelques moutons et trois vaches, Catherine fabrique des fromages : secs, crottins, bûches, aromatisés ou encore des tommes et des crèmes dessert. Chaque chèvre, dans cet élevage extensif de 15 hectares, produit 600 litres de lait à l’année. Tout y est local. Pour Catherine, l’ouvrage est copieux.
« Je travaille toute l’année, seule, souvent douze heures par jour. C’est un peu dur pour mon mari et mes enfants. Je suis contrainte d’apprendre constamment sur la conduite d’élevage ou l’aspect commercial et la communication. »
La Chèvrerie de la Môle qui écoule ses fromages sur place, auprès de plusieurs associations pour le maintien de l'agriculture paysanne (AMAP), de marchés locaux et de restaurants, fait partie depuis l’automne dernier du réseau des Fermes Gironde Alimen’terre lancé par le Département. L’objectif du réseau est de valoriser et mettre en lien des exploitations responsables et à taille humaine. Celle de Catherine a aussi été aidée par la collectivité départementale, directement.
« Sans l’appui du Département, je n’aurais pas pu assurer la protection de mes chèvres et l’adhésion au réseau me donne une meilleure visibilité. »
Portrait à découvrir dans le Gironde Mag N°148