Saint-Loubès ou la culture du risque

Les communes doivent identifier tous les risques auxquels elles sont exposées pour élaborer leur Plan communal de sauvegarde (PCS) et être prêtes à faire face à l’urgence d’une crise. Saint‑Loubès, commune de 10 000 habitants, est soumise à des aléas naturels et technologiques majeurs et se prépare à la gestion des risques depuis trois ans, avec détermination.

Selon Emmanuelle Favre, maire de Saint-Loubès, « la culture du risque était faible dans la commune. » Depuis son élection en 2020, elle a pris la question à bras-le-corps et prépare sa ville à une situation d’urgence qui surviendrait. En 2021, de nouvelles obligations se sont imposées aux communes. Dans les communes exposées à au moins un risque majeur, le maire doit communiquer à la population les caractéristiques des risques, les mesures de prévention, l’organisation des secours par tout moyen approprié, et réaliser un Plan communal de sauvegarde.

prÉparation mÉthodique

Évoquant les inondations de juin 2021, Madame la maire lance :

« Nous avons aussitôt été mis dans le bain ! » « Pour Saint-Loubès, située en bord de Dordogne, le risque inondation est bien connu. Cependant, la combinaison d’orages intenses et des sols de plus en plus artificialisés de la rive droite, favorisent le ruissellement des eaux pluviales, moins absorbées. Cette fois‑ci, l’eau a déferlé dans la ville, inondant 150 maisons et obligeant à ouvrir un centre d’hébergement d’urgence à La Coupole pour accueillir des habitants d’Izon, commune voisine. »

Par chance, Saint-Loubès avait déjà acheté du matériel : lits de camp, sacs de couchage, ensemble mobile d’alerte… Après les événements, l’adjointe à la prévention et la sécurité, Anne-Laure Rochaud, bénévole à la Croix rouge française rompue à la gestion de crise, a donné corps à un nouveau Plan communal de sauvegarde augmenté de fiches-réflexes opérationnelles, et a amélioré les équipements avec l’aide financière du Département. L’Appel à projet départemental résilience « Risques majeurs » de 2021 a permis à la commune lauréate de se munir d’un système d’alerte SMS et d’un terminal radio pour assurer le relais hertzien.

 

adaptation globale

Dans le même temps, sous l’impulsion et l’expertise de l’adjointe, l’équipe municipale organisait des formations et des exercices d’évacuation pour acculturer les équipes, élus et agents, aux risques –avant, pendant et après. D’autres acteurs ont coopéré : gendarmerie, caserne des pompiers sur la commune, services de santé… pour garantir une meilleure coordination en cas d’urgence. La commune a doublé ses effectifs de police municipale, mobilisé les comités de quartier et lancé un appel à la réserve civique. En 2024, elle réalisera un exercice en conditions réelles avec les habitants. Emmanuelle Favre mène l’anticipation tambour battant :

« Le PLU est en cours de révision. La planification et l’aménagement du territoire sont la clé pour réduire l’exposition aux risques et s’adapter. »

Interdire les constructions à moins de 20 mètres des cours d’eau, favoriser les circulations douces et les stationnements perméables, protéger les terres agricoles, évitent à la commune de créer de nouvelles vulnérabilités. Elle ajoute :

« Les communes ont grossi, les réglementations et les risques ont évolué et les citoyens sont plus informés. Tout cela remet en perspectives nos obligations. »

Retrouvez l'article dans RESSOURCES & TERRITOIRES - AUTOMNE 2023

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Mairie de Saint-Loubès
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Commune de Saint-Loubès
Les risques majeurs en Gironde