Rires, questions, parfois un peu de gêne… Pendant une heure et demie, Emma et ses camarades de 3e du collège Robert-Barrière à Sauveterre-de-Guyenne, ont parlé de corps qui changent, de désir et de clitoris sans tabou. L’infirmière du département de la Gironde et l’infirmier scolaire animaient les échanges.
Ce matin-là, 11 élèves - 7 filles et 4 garçons - sont réunis en cercle. Mata, infirmière au Centre de Santé Sexuelle du Département à Bazas, et Nicolas Ducousso, infirmier du collège, lancent les échanges après les présentations.
Emma, élève discrète mais déterminée, confie :
« Ces séances sont très utiles. Certains ne parlent pas de ces sujets chez eux, ne savent pas ce qui se passe dans leur corps. »
Obligatoire depuis la loi de 2001 confirmée par la circulaire de 2025, l’éducation à la vie affective et à la santé sexuelle concerne tous les élèves, de la maternelle au lycée. En 2024, à la demande des collèges et en partenariat avec l’Éducation Nationale, les professionnelles et professionnels de santé du Département ont effectué 385 interventions auprès des classes de 3e, en demi-groupes.
préoccupations pubères
L’approche des deux infirmiers est globale, positive et bienveillante. Elle aborde, en toute confidentialité, les champs biologique (anatomie, puberté, prévention des IST), psychoaffectif (estime de soi, relation aux autres) et social (consentement, égalité filles-garçons, pornographie).
Lors de la séance scolaire, Emma se montre attentive aux ressentis, aux droits et au consentement des filles. Elle parle avec simplicité de ses douleurs de règles, « comme des petits coups de couteau dans le ventre. » Elle va parfois chercher une serviette périodique au distributeur de l’infirmerie fourni par le Département, « parce que ça ne prévient pas ! »
À la maison, aucun tabou. Au milieu d’une fratrie de filles, Emma a fait sa place.
« Je me sens très proche de mon père et comprise par ma mère. »
Féministe et engagée
Déléguée depuis la 6e, active au Conseil de la vie collégienne (CVC) et au foyer, Emma est reconnue pour son énergie et son engagement. Populaire ?
« Non, mais on me voit comme une personne drôle, gentille, sociable. Je suis sympa, mais faut pas m’énerver ! Je suis une femme et féministe, »
Son sujet d’oral du Brevet porte sur l’histoire du féminisme, un engagement nourri par sa mère et sa grande sœur.
Contre la misogynie et les discriminations raciales, Emma se rêve avocate comme Gisèle Halimi ou encore politicienne comme Simone Veil pour protéger les femmes démunies. Mais derrière cette détermination, il y a aussi une ado curieuse et simple, fan de Hugo décrypte, accro aux réseaux sociaux, qui négocie l’usage de son portable, écoute Lana Del Rey en boucle, adore dormir... et espère que son petit copain, qu’elle connaît depuis la 6e, pourra un jour dormir chez elle.
« Le temps qu’on prenne en maturité... »
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Direction de la promotion de la santé
05 56 99 33 33
dps@gironde.fr
Vie affective et santé sexuelle
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