Exposition à la Maison de Grave au Verdon-sur-Mer jusqu’au 16 septembre 2025
La Maison de Grave accueille l’exposition Terres alluviales. Matières d’estuaires. qui objective la réhabilitation des argiles de dragage, de limons et de vases pour de nouveaux usages contemporains.
En réponse à l’épuisement des ressources, le collectif à l’origine de l’exposition expérimente à partir de connaissances géographiques, géologiques et de techniques une approche contemporaine de la conception et de la fabrication d’éléments architecturaux en terre crue et cuite à partir des argiles de dragages.
Ces terres alluviales côtoient ici deux autres éléments qui composent les paysages girondins : les huîtres et les vignes, dont les déchets coquilliers et les sarments complètent les expérimentations de fabrication et de mise en œuvre de matériaux en terre.
Ainsi, au fil d’un itinéraire d’arpentages, du Bassin d’Arcachon en passant par l’estuaire de la Gironde, le collectif imagine ici ce que seraient les outils, les métiers et les débouchés d’une fabrique spécialisée dans l’emploi de ces terres alluviales pour établir de nouvelles architectures locales.
Par la mise en dialogue d’histoires d’estuaires, de témoignages, de techniques vernaculaires et de ressources alternatives, l’exposition mêle cartographie du territoire, chroniques sédimentaires et nuancier de matières.
« Par leur histoire géologique, les paysages girondins sont constitués de vastes milieux de sédimentations qui prennent vie au niveau de leurs ouvertures vers l’océan Atlantique : l’estuaire de la Gironde et le bassin d’Arcachon.
Des méandres d’eaux troubles les façonnent et charrient de nombreuses terres alluviales, c’est-à-dire des terres faites de dépôts sédimentaires constitués principalement d’argiles et de limons, d’un peu de sables, de cailloux et de matières organiques, transportés par différents cours d’eau comme la Dordogne, la Garonne, ou encore la Leyre.
Ces terres alluviales qui se déposent sur les berges sont prélevées dans les ports et chenaux lors d’opérations de dragage afin de maintenir la navigation des bateaux.
Chaque année, une dizaine de millions de tonnes de sédiments argileux sont dragués dans l’estuaire de la Gironde, et plus de vingt mille tonnes dans ceux du bassin d’Arcachon.
Clapés en mer ou déposés à terre, ces sédiments de dragage deviennent le personnage principal de la recherche Terres Alluviales, pensée à la croisée de l’architecture et du design. »
Un prototype en cours de fabrication
En lien avec l’exposition, le grand public est invité tout au long de l’été à participer à la fabrication d’un prototype architectural réalisé à partir des argiles de dragage de l’estuaire. Une action collective pour changer de regard tout en valorisant les ressources naturelles du territoire.
Atelier briques de terre crue, de 10h à 12h, les 10,17, 24, 31 juillet et 7, 14, 19, 21 août à la Maison de Grave
Terres alluviales. Matières d’estuaires. est porté par une équipe itinérante de chercheur·euses-glaneur·euses de sédiments constituée d’Esther Bapsalle, Mélanie Bouissière, Aurore Piette et Quentin Prost.
Commissariat et scénographie
Esther Bapsalle (collectif Filon), Mélanie Bouissière (ter·ter association),
Aurore Piette (collectif Filon) et Quentin Prost (ter·ter association)
Graphisme : Louise Dehaye
Sérigraphie : Corentin Balcon (L’insoleuse)
Production de l’exposition : Département de la Gironde avec le soutien de la Caisse des dépôts, Adam, les Grès Médocains
Association partenaire : Coquilles
Les résidences de recherche ont bénéficié du soutien de la Villa Valmont – Maison des écritures et du paysage du Département de la Gironde
