Low-tech lab Bordeaux et ses inventions

C’est au Garage Moderne, dans le quartier de Bacalan, que l’association Low-tech lab de Bordeaux a posé ses valises depuis avril 2021. Grâce à ses différentes actions, elle a obtenu le titre de coup de cœur 2022 des Trophées agenda 21, pour la thématique zéro déchet.

Une vieille bâtisse fermée à double tour dont on distingue difficilement l’entrée. Un ancien hangar sombre partagé avec d’autres structures. Lilian Rodriguez ouvre les portes de l’atelier. Dedans, beaucoup de boites de conserve, des outils en tout genre, des inventions dont on ignore l’utilité au premier regard. Bienvenue au low-tech lab Bordeaux, association qui, comme son nom l’indique, est spécialisée dans la conception de low-tech. Quèsaco ? Cet anglicisme désigne une technologie simple répondant à un besoin de base, qui est durable dans le temps, facilement utilisable et constructible, mais est aussi une technologie incluant de la sobriété et participant à la résilience de tous. On parle ici par exemple d’un four solaire, d’un réchaud fait de conserves ou d’une jardinière autonome. En tout, ce sont entre 150 et 200 idées qui sont proposées sur le site du low-tech lab.

Réseau

Depuis peu, l’association bordelaise a obtenu le statut de low-tech lab, qui lui a permis d’intégrer un réseau international avec tous les bénéfices que cela implique. Partages d’expériences, d’idées, de données, tout est fait pour tirer chaque entité territoriale vers le haut. Il est important de bien comprendre également que chaque lieu a ses spécificités et qu’ainsi chaque invention doit s’adapter à son contexte géographique. C’est pourquoi ce réseau a une importance capitale. Il en va de même concernant la crédibilité auprès des pouvoirs publics et la notoriété.

Leur action se divise en trois champs. Il y a tout d’abord la sensibilisation auprès du grand public : expliquer leur concept et le transmettre. Mais ne leur parlez surtout pas de vendre les low-tech ! Non, l’essence même de la démarche est la transmission. De fait, ils proposent des formations afin d’enseigner leurs méthodes de fabrication pour qu’à leur tour les personnes fraichement formées puissent transmettre ces méthodes à leurs entourages respectifs. Lilian Rodriguez, un des sept membres de la collégiale qui dirige l’association, est catégorique :

« On n’est pas une usine de production. On ne peut pas tout faire. Il faut essaimer et toucher des publics très variés. Alors cela peut concerner des entreprises à taille humaine, des associations, des collectivités. »

Valeurs et éthique

Puis, il y a une facette de recherche et développement où l’enjeu est donc d’adapter les low-tech existantes au contexte et matériaux locaux. La récupération est alors privilégiée et ce grâce à des partenaires qui au lieu de jeter, alimentent les réserves de l’association.

Enfin, il y a l’aspect conception , qui se passe au cœur de leur atelier dit Makerspace. Une quinzaine de bénévoles assidus (sur 60 adhérents au total) se retrouve tous les mercredis soirs pour apprendre et réaliser de petites merveilles avec leurs mains. On réfléchit, on calcule, on perce, on se trompe parfois et on recommence. Or, rien n’est fait au hasard. il y a des codes à respecter, comme en témoigne Lilian Rodriguez :

« L’ADN de la low-tech, c’est 3 piliers : utile, accessible et durable. Il faut répondre à un véritable besoin, que cela soit facilement constructible, utilisable, réparable, à moindre coût et que cela dure dans le temps. »

C’est grâce à ces valeurs que le Low-tech lab Bordeaux a été choisi comme lauréat des Trophées Agenda 21, une belle récompense pour eux.