Nouveaux Cycles : l’exception qui confirme les règles

Pour la plupart des femmes, les règles surviennent selon un cycle relativement régulier et prévisible. Ce phénomène de saignements périodiques apparaît vers l’adolescence pour s’arrêter à la ménopause. Ce qu’en décrit Internet… n’est pas si simple dans la vraie vie !

Il y a des sujets tabous. Sarah du Vinage, co-fondatrice et présidente de l’association Nouveaux Cycles, dénonce cet adage qui occupe l’espace public quand on ose aborder les pathologies ou la précarité menstruelles. C’est ce qui a présidé à la création de l’association. Lors d’une émission de radio, elle rencontre, avec d’autres jeunes femmes, une formatrice en symptothermie et une gynécologue qui travaille au pôle Endométriose à la Clinique Tivoli.

En 2019, l’aventure réunit 7 personnes, aujourd’hui, le collectif compte près de 50 bénévoles de tous âges, sexes et horizons professionnels : sage-femme, psy, anthropologue ou encore assistante sociale de 20 à 50 ans. Et partout où l’association passe, le même constat conditionné socialement chez les personnes menstruées : avoir mal pendant les règles, c’est normal ; se sentir handicapée une semaine par mois, c’est normal…

Briser les tabous

L’objectif de Nouveaux Cycles est clair : en parler.

Accompagner, avoir une écoute active sur le corps, la santé gynécologique, les sexualités – au pluriel, adapter le parcours gynécologique des personnes mal informées qui souffrent ou n’ont pas les moyens financiers ou éducatifs de faire face à cette période menstruelle, c’est promouvoir la santé publique et environnementale.

Et pour répondre à ces enjeux, l’association rentre dans les lycées, les collèges, et prochainement dans le quartier des femmes de la prison de Gradignan où sa présence régulière permettra de sensibiliser aux sexualités, à la contraception ou aux menstruations, en s’appuyant sur son réseau de professionnels de santé ou de partenaires locaux.

« Il ne s’agit pas d’un one shot ! Nous nous attachons à ancrer nos actions dans la durée » précise Sarah.

Engagement et réconciliation

Marie-Hélène Musy, chargée des interventions, ajoute :

« Les ateliers ou conférences que nous menons sur certaines thématiques, le genre par exemple, sont informatifs, pédagogiques et toujours ludiques ».

Chez Nouveaux Cycles, la parole est positive, sans dogme et l’humour se retrouve dans les contenus, les interventions et dans l’événement qui va enfin voir le jour après la pandémie : Ragnagnas Party.

Le collectif veut réconcilier les femmes avec leur corps pour qu’elles retrouvent confiance en elles. 2 millions d’entre elles sont touchées par la précarité menstruelle, alors l’asso s’engage aussi dans les collectes et la redistribution de protections périodiques, sans additif ni produit chimique car son approche est aussi écologique. Enfin, pour déployer les perspectives, la Charte d’accueil de la vie sexuelle, menstruelle et affective au collège et lycée sera prochainement créée en synergie avec d’autres associations pour les établissements scolaires.

Des projets plein son panier, marqueurs de son expertise et de ses ressources, Nouveaux Cycles essaime désormais son ingénierie auprès des collectivités et des institutions publiques.

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Nouveaux Cycles
33 150 Cenon
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